Institut ifo : l'augmentation du prix d'entrée des émissions de CO2 en Allemagne est le bon signal

Mme Pittel estime en outre que ce compromis obtenu rapidement laisse espérer de nouvelles augmentations au cours des prochaines années lorsqu'il apparaîtra que les objectifs climatiques allemands et européens ne pourront être atteints en maintenant le niveau de prix actuel.

Karen Pittel est également favorable au choix de réduire davantage la majoration du prix de l'électricité instaurée par la loi allemande sur les énergies renouvelables (EEG). « Cette réduction déchargera en particulier les ménages aux revenus modestes et sera de surcroît plus facile à mettre en œuvre sur le plan administratif que de nouveaux instruments tels qu'un bonus climatique. »

Elle est cependant critique envers la fourchette de prix de 55 à 65 euros seulement pour les émissions de CO2 en 2026. « Cette fourchette ne peut être considérée comme une entrée véritable dans un système de négociation des droits d'émission qui fixe une limite supérieure suffisamment contraignante pour les émissions de CO2. » Le maintien de cette fourchette représenterait de facto une taxe carbone. Si les critères de l'Union Européenne en matière de réduction des émissions ne sont pas respectés au moment où la limite supérieure de cette fourchette aura été atteinte, le projet de loi allemand prévoit l'achat de droits d'émission à d'autres pays membres de l'Union Européenne pour compenser l'écart, précise Mme Pittel. Or cette disposition implique un risque financier de taille étant donné que les prix d'achat futurs de ces droits ne sont pas connus.

« Les acteurs politiques craignent qu'une libéralisation du prix des émissions de CO2 ne conduise à une hausse significative de ce dernier pour que les objectifs climatiques de l'année 2030 puissent être respectés », ajoute-t-elle. Cette hausse pourrait être évitée par une intégration rapide du marché allemand des droits d'émission dans le système européen de négoce de ces droits. « L'incorporation, dans ce système européen, des émissions causées par les bâtiments et les activités de transport sur le sol allemand représenterait, du point de vue économique, la solution véritablement efficace. Le gouvernement fédéral allemand devrait poursuivre cet objectif de manière résolue », demande Mme Pittel.