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Institut ifo : les arrêts de production dus au Covid-19 coûteront des milliards d'euros aux pays européens

La lutte contre le coronavirus entraînera des arrêts de production, qui coûteront plusieurs centaines de milliards d'euros aux pays d'Europe. Ce constat est le résultat de récents calculs réalisés par l'Institut ifo. « Des facteurs non seulement médicaux mais aussi économiques plaident en faveur d'investissements massifs dans la protection sanitaire. Nous pourrons ainsi enrayer l'épidémie – et créer en même temps les conditions pour réouvrir ensuite progressivement les établissements scolaires et les entreprises », indique Clemens Fuest, président de l'Institut ifo. Les calculs ont porté sur la France, la Suisse, l'Italie, l'Espagne,  l'Autriche, et le Royaume-Uni.

« Il est également urgent que les entreprises adoptent de leur côté des mesures qui permettent de reprendre la production tout en continuant de lutter contre la pandémie, ajoute Clemens Fuest. Si les entreprises restent fermées pendant plus d'un mois, les pertes de production risquent de prendre rapidement des proportions qui dépassent toutes les pertes de croissance que l'Union européenne a connues au cours de son histoire à la suite de récessions ou de catastrophes naturelles. »

L'Institut ifo a non seulement calculé la perte de création de valeur résultant d'un arrêt de la production, mais également évalué les coûts induits par un retour tardif à une activité économique normale et par les effets négatifs durables liés par exemple aux faillites ou à la perte de relations commerciales au cours de la crise.

Pour la France, les coûts d'un arrêt partiel de l'économie de deux mois s'élèveront suivant les scénarios envisagés de 176 à 298 milliards d'euros et réduiront le taux annuel de croissance de 7,3 à 12,3 points de pourcentage ; au bout de trois mois, ces coûts atteindront déjà 247 à 436 milliards d'euros, soit 10,2 à 18,0 points en perte de croissance. Chaque semaine de prolongation ajoutera 18 à 35 milliards d'euros au coût global de l'arrêt partiel de l'économie, soit une perte de croissance de 0,7 à 1,4 point de pourcentage. Une prolongation d'un mois à deux mois ajoutera des coûts de 138 milliards d'euros ou 5,7 points de pourcentage en termes de perte de croissance.

Pour la Suisse, les coûts d'un arrêt partiel de l'économie de deux mois s'élèveront suivant les scénarios envisagés de 49 à 81 milliards d'euros et réduiront le taux annuel de croissance de 7,8 à 12,9 points de pourcentage ; au bout de trois mois, ces coûts atteindront déjà 69 à 119 milliards d'euros, soit 11,0 à 19,0 points en perte de croissance. Chaque semaine de prolongation ajoutera 5 à 10 milliards d'euros au coût global de l'arrêt partiel de l'économie, soit une perte de croissance de 0,8 à 1,5 point de pourcentage. Une prolongation d'un mois à deux mois ajoutera des coûts pouvant atteindre 38 milliards d'euros ou 6,1 points de pourcentage en termes de perte de croissance.

Pour l'Italie, pays sévèrement meurtri, les coûts d'un arrêt partiel de l'économie de deux mois s'élèveront suivant les scénarios envisagés de 143 à 234 milliards d'euros et réduiront le taux annuel de croissance de 8,0 à 13,1 points de pourcentage ; au bout de trois mois, ces coûts atteindraient déjà 200 à 342 milliards d'euros, soit 11,2 à 19,1 points en perte de croissance. Chaque semaine de prolongation ajoutera 14 à 27 milliards d'euros au coût global de l'arrêt partiel de l'économie, soit une perte de croissance de 0,8 à 1,5 point de pourcentage. Une prolongation d'un mois à deux mois ajoutera des coûts pouvant aller jusqu'à 108 milliards d'euros ou 6,3 points de pourcentage en termes de perte de croissance.

En Espagne, elle aussi sévèrement touchée, l'Institut ifo estime qu'un arrêt partiel de l'économie de deux mois entraînera des pertes de 101 à 171 milliards d'euros, soit 8,1 à 13,8 points de pourcentage de baisse du taux de croissance annuel. Au bout de trois mois, ces coûts grimperont jusqu'à un chiffre compris entre 141 et 250 milliards d'euros, soit une perte de croissance de 11,3 à 20,0 points de pourcentage. Chaque semaine de prolongation ajoutera 10 à 20 milliards d'euros au coût global de l'arrêt partiel de l'économie, soit une perte de croissance de 0,8 à 1,6 point de pourcentage. Une prolongation d'un mois à deux mois ajoutera des coûts pouvant atteindre 78 milliards d'euros ou 6,1 points de pourcentage en termes de perte de croissance.

Pour l'Autriche, l'Institut ifo estime le coût d'un arrêt partiel de l'économie pendant deux mois à un montant allant de 34 à 57 milliards d'euros, ce qui réduit le taux de croissance annuel de ce pays de 8,5 à 14,2 points de pourcentage. Si l'arrêt partiel de l'économie durait trois mois, les coûts grimperaient jusqu'à un chiffre compris entre 47 et 83 milliards d'euros, soit une perte de croissance de 11,9 à 20,9 points de pourcentage. Selon les calculs de l'Institut ifo, chaque semaine de prolongation ajoutera 3 à 7 milliards d'euros au coût global d'un arrêt partiel de l'économie, ce qui correspond à une perte de croissance de 0,8 à 1,7 point de pourcentage. Une prolongation d'un mois à deux mois ajoutera des coûts de 26 milliards d'euros ou 6,6 points de pourcentage en termes de perte de croissance.

Au Royaume-Uni, deux mois d'arrêt partiel de l'économie entraîneront selon l'Institut ifo des coûts de 193 à 328 milliards d'euros, soit une perte de croissance de 7,7 à 13,0 points de pourcentage. Au bout de trois mois, ces coûts grimperont jusqu'à un chiffre compris entre 271 et 480 milliards d'euros, soit 10,7 à 19,0 points de pourcentage de perte de croissance. Chaque semaine de prolongation ajoutera 19 à 38 milliards d'euros au coût global de l'arrêt partiel de l'économie, soit une perte de croissance de 0,8 à 1,5 point de pourcentage. Une prolongation d'un mois à deux mois ajoutera des coûts pouvant atteindre 152 milliards d'euros ou 6,0 points de pourcentage en termes de perte de croi.

 

English Version

Press release — 2 April 2020

The fight against the coronavirus will lead to production losses, which will cost European countries hundreds of billions of euros. This is the result of the ifo Institute’s recent calculations. “In addition to medical reasons, there are also economic reasons for investing massive amounts in health protection. This would help contain the epidemic and at the same time allow us to then gradually lift the closures of schools and businesses,” says ifo President Clemens Fuest. In its calculations, the ifo Institute looked at the United Kingdom, Italy, Spain, France, Austria and Switzerland.

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